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Mobilisation des taxis haut-viennois contre les VTC

Mobilisation des taxis haut-viennois contre les VTC

Photo à la une : Mobilisation des taxis haut-viennois devant l’aéroport Limoges-Bellegarde le mercredi 28 mai 2025 contre les plateformes de VTC. Crédit : Mathias Soleilhavoup–Jarrige 

Mercredi 28 mai 2025, une mobilisation nationale des chauffeurs de taxi a eu lieu pour protester contre les plateformes de véhicules de transport avec chauffeur, plus communément appelées plateformes VTC. Le mouvement a été particulièrement suivi à Limoges et dans ses environs, où, à l’appel du syndicat des artisans taxis de la Haute-Vienne et de Limoges Taxis, des dizaines de véhicules ont ralenti la circulation aux abords de l’aéroport de Limoges-Bellegarde, ainsi que près de la gare des Bénédictins. Ce mouvement national résonne particulièrement en Limousin avec l’arrivée de la plateforme Uber Taxi à Limoges, le 28 novembre 2024. Jérémy Depres, secrétaire du syndicat des artisans taxis de la Haute-Vienne, est au micro de Mathias Soleilhavoup–Jarrige. La société Uber n’a pas souhaité répondre à notre micro, mais nous a adressé un communiqué via son service de communication. Voici la réponse d’Uber France :

Citation attribuable à un porte-parole d’Uber en France « Depuis 2024, la demande de trajets sur Uber a connu une forte progression à Limoges. Le marché est suffisamment vaste pour que l’ensemble du secteur puisse réaliser son activité. Nous avons à cœur de continuer à être un acteur positif de l’économie en France et à Limoges et de continuer à échanger avec l’ensemble des parties-prenantes du secteur du transport de personnes. »

Eléments de contexte supplémentaires : 

Concernant les violences entre chauffeurs de taxi et VTC :

  • Rien ne saurait justifier que des chauffeurs VTC ou taxi soient pris pour cibles, intimidés ou agressés – ces violences répétées sont inacceptables et doivent cesser immédiatement.
  • Depuis le début de l’année, nous faisons face à une dangereuse escalade de la violence :
    • Dans les Alpes, une douzaine de chauffeurs VTC ont été victimes d’intimidations, d’agressions physiques et trois d’entre eux ont vu leurs véhicules incendiés. 
    • A Moûtiers en Savoie, un représentant syndical des taxis a d’ailleurs reconnu avoir mis le feu à trois véhicules de chauffeurs VTC et encourt jusqu’à 10 mois de prison.
    • A Pau, c’est un chauffeur VTC qui a été trainé sur le capot d’un véhicule.
  • Cette violence a pris un nouveau tournant depuis le début des manifestations des taxis. Ainsi, ce sont cinq chauffeurs VTC qui ont été victimes d’agressions physiques, à Paris, Grenoble, Marseille, Rennes incluant des menaces avec une arme à feu, un taser et même avec utilisation d’une bombe lacrymogène. 
  • A ces chauffeurs, nous renouvelons tout notre soutien et nous avons été en contact direct avec eux pour leur proposer une assistance juridique et psychologique via notre partenariat avec Juridica, prise en charge à 100% par Uber.
    • Depuis 2021, nous avons mis en place une assistance juridique auprès de Juridica, une filiale d’Axa, afin que les chauffeurs et les coursiers soient couverts en cas d’agression physique ou de discrimination que nous leur offrons gratuitement. Cette assistance comprend également un volet soutien psychologique s’ils sont victimes de violences verbales, morales ou physiques, animé par une équipe de psychologues cliniciens.
  • S’il était avéré que des chauffeurs VTC avaient eux-mêmes commis des agressions, nous renouvelons notre ferme intention de collaborer avec les forces de l’ordre pour qu’aucun acte condamnable ne reste impuni. 

Une opposition VTC / Taxi dépassée: 

  • A Paris, plus de 3000 taxis ont choisi d’utiliser l’application Uber pour réaliser leur activité. L’application leur permet de générer des revenus supplémentaires sans exclusivité – ils peuvent à la fois utiliser d’autres applications, faire de la maraude et avoir leur clientèle privée directe.
  • Convaincu de sa proposition de valeur pour la profession des taxis, Uber continue le déploiement d’Uber Taxi dans de nouvelles villes françaises. Uber est aujourd’hui devenu la deuxième application de Taxi en France. 
  • Nous constatons par ailleurs que le secteur VTC et taxi continue de se développer, partout en France. Dans certaines villes du Sud de la France, c’est une course sur quatre commandée sur l’application Uber qui n’est pas réalisée par manque de chauffeurs pendant la saison estivale. 
  • Concernant les procédures en concurrence déloyale intentées par les taxis, la justice a clairement jugé à plusieurs reprises qu’Uber n’est pas une concurrence déloyale pour les taxis.
    • Ainsi, en décembre 2023, dans une affaire portée par 2500 taxis réclamant 450 millions d’euros à Uber, le Tribunal de commerce a débouté les taxis. Il a jugé que l’activité d’Uber ne constitue en rien une concurrence déloyale à l’encontre des taxis. 
    • De même, en mars 2025, la Cour de Cassation a cassé la seule décision qui avait considéré que l’activité UberPOP (arrêtée en 2015) avait causé le moindre préjudice économique aux taxis. Dans cette affaire, la Cour de cassation a reconnu que l’activité des taxis avait progressé pendant toute la période d’UberPOP.
  • S’agissant des questions de maraude électronique, dans une affaire opposant le même avocat à Uber, le Tribunal de commerce de Paris a rejeté purement et simplement leurs demandes en avril 2020.

Concernant le cadre légal de l’activité de chauffeur VTC : 

  • Les chauffeurs VTC sont des professionnels ayant passé un examen pratique et théorique organisé par les CMA, au même titre que les taxis. Les chauffeurs VTC sont titulaires d’une carte professionnelle délivrée par la préfecture.  Ils sont, par ailleurs, inscrits au registre national VTC.
    • Enfin, pour pouvoir réaliser des courses sur l’application Uber, les chauffeurs doivent se présenter en personne à l’espace d’accueil d’Uber pour un contrôle de leurs documents.
  • La réglementation VTC étant nationale, les chauffeurs VTC peuvent exercer leur activité où ils souhaitent et donc changer de ville sans en prévenir au préalable ni Uber ni les autorités. Il n’existe ainsi aucune restriction géographique pour exercer le métier de chauffeur VTC. 
  • Nous rappelons régulièrement aux chauffeurs qu’ils sont légalement tenus de rentrer à leur base ou d’aller se garer hors de la chaussée, en attente de leur prochaine commande. Nous leur rappelons également qu’il leur est interdit de circuler ou stationner sur la voie publique en quête de clients.

Mathias Soleilhavoup--Jarrige

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